RÉSUMÉ :
Depuis 2006, l’exposition des enfants à la violence conjugale est formellement reconnue au Québec comme une forme de mauvais traitements psychologiques par la Loi sur la protection de la jeunesse. L’introduction de tels changements législatifs entraîne une modification des pratiques dans divers secteurs, dont celui de l’évaluation des signalements effectués à la protection de la jeunesse et celui des maisons d’hébergement pour femmes. Dans ces deux contextes organisationnels aux assises profondément différentes, la recherche effectuée visait à comprendre, à l’aide de la notion de représentations sociales, le sens donné aux pratiques dans les situations d’exposition à la violence conjugale. L’analyse qualitative des 11 entrevues effectuées a permis de montrer que, malgré une définition similaire de l’exposition à la violence conjugale et des formes qu’elle peut prendre, les éléments retenus pour orienter les pratiques divergent énormément d’un contexte à l’autre. Des éléments de réflexion quant à l’influence du développement sociohistorique de ces deux secteurs d’intervention et des approches qui y sont adoptées sont proposés.
MOTS-CLÉS :
Exposition à la violence conjugale, protection de la jeunesse, maisons d’hébergement pour femmes, représentations sociales, contexte organisationnel, pratiques d’intervention
ABSTRACT:
Since 2006, Quebec’s Youth Protection Act formally recognizes child exposure to domestic violence as a form of emotional child abuse. Such legal modifications affect social intervention practices in different organizational settings, including child evaluation reports produced by child protection services and interventions in the context of housing for women. Considering the profoundly different foundations of these two intervention contexts, the research carried out sought to understand, with the help of the notion of social representations, the meaning given to practices in situations of child exposure to domestic violence. The qualitative analysis of 11 interviews showed that, despite having a similar definition of the forms that child exposure can take, practices’ orientation depends on elements that vary considerably from one context to another. Different elements concerning social representations of domestic violence, the moment of intervention within families, and the meaning given to breakup in interventions are discussed.
KEYWORDS:
Child exposure to domestic violence, child protection services, women’s shelters, social representations, organizational context, intervention practices