RÉSUMÉ :
La littérature scientifique en provenance des pays anglo-saxons fait de plus en plus référence au concept de contrôle coercitif, mis de l’avant par le chercheur Evan Stark. Le contrôle coercitif est conceptualisé comme un crime de privation de liberté qui se matérialise par la coercition et le contrôle, deux mécanismes se déclinant en une série de stratégies violentes et non violentes qui incluent les micro-régulations du quotidien. En raison du manque d’écrits disponibles en français, ce concept demeure toutefois peu connu au Québec et dans le monde francophone. Les auteurs du présent article analyseront les apports potentiels de ce concept, en avançant qu’il pourrait permettre de pallier certains problèmes dans l’intervention auprès des individus et des familles vivant dans un contexte de violence conjugale. Même si des changements législatifs seraient ultimement nécessaires pour pleinement reconnaître le contrôle coercitif comme étant un crime, les auteurs soutiennent qu’il serait néanmoins possible pour les travailleuses sociales et les travailleurs sociaux d’intégrer ce concept et l’analyse sous-jacente à leurs pratiques actuelles.
MOTS-CLÉS :
Contrôle coercitif, violence conjugale, femmes, enfants, droits humains, liberté
ABSTRACT:
Scientific literature from Anglo-Saxon countries refers increasingly to the concept of coercive control, introduced by researcher Evan Stark. Coercive control is conceptualized as a liberty crime, which materializes through coercion and control, two mechanisms involving a series of violent and non-violent strategies that include the micromanagement of everyday life. Given the lack of literature available in French, this concept remains poorly understood in Québec and in the French-speaking world. The authors of this article will analyze the potential contributions of this concept, arguing that it could help to alleviate some of the problems relating to interventions with individuals and families living with domestic violence. While legislative changes would ultimately be needed to fully recognize coercive control as a crime, the authors argue that it would nonetheless be possible for social workers to integrate this concept and its underlying analysis into their current practice.
KEYWORDS:
Coercive control, conjugal violence, women, children, human rights, freedom