Numéro 154

Comprendre, saisir et mobiliser les émotions en travail social au prisme des transformations sociales

Présentation

Ce numéro thématique a pour objectif de se pencher sur la place et le rôle des émotions en travail social.

Sue-Ann MacDonald, Ph.D, Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Emmanuelle Khoury, T.S., Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Carolyne Grimard, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Sophie Hamisultane, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Rosemary Carlton, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Judith Sigouin, Ph.D. (c.)., École de travail social, Université de Montréal

Affect et Témoigner pour Agir. Penser l’action sociale du témoignage public dans sa forme artistique

Cet article donne suite à une étude de la réception de l’exposition d’art militant Témoigner pour Agir, qui a eu lieu en 2017-2018 à Montréal. L’exposition a présenté des témoignages artistiques créés par des personnes s’identifiant à une minorité sexuelle et de genre, aux personnes intersexes, aux personnes vivant avec le VIH et aux personnes avec une expérience du travail du sexe. Son but : contribuer à la valorisation et au développement des savoirs testimoniaux dans une perspective anti-oppressive d’inclusion et de changement social.

Maria Nengeh Mensah, Ph.D., Professeure, École de travail social, UQAM

Véronique Larose, Doctorante, École de travail social, UQAM

Équipe de recherche Cultures du témoignage,

Ce que font faire (ou ne pas faire) les émotions chez les intervenantes : le cas du soutien à domicile

Cet article a pour objectif d’explorer la dimension émotionnelle de l’intervention auprès des personnes âgées en perte d’autonomie. Quelles sont ces émotions et que font-elles faire, ou ne pas faire, aux intervenantes? Comment se traduit l’engagement émotionnel des intervenantes du soutien à domicile, qui, dans un registre tantôt individuel, tantôt collectif, s’impose comme un moteur d’engagement sous différentes formes?

Audrey-Anne Dumais Michaud, Ph.D., Professeure, École de travail social et de criminologie, Université Laval

Stéphanie Éthier, T.S., Doctorante et chargée de cours, École de travail social, Université de Montréal

Christian Jetté, Ph.D., Professeur, École de travail social, Université de Montréal

Catherine Lenzi, Ph.D., Professeure, Haute école de travail social - HES//SO de Genève

La prise en compte des émotions en contexte de collaboration interprofessionnelle : perception de professionnels en travail social

Dans cet article, nous présentons des perspectives théoriques sur les émotions et leur place dans l’intervention en contexte de collaboration. La section suivante porte sur la méthodologie de recherche utilisée dans le cadre de cette étude. Ensuite, certains des résultats qui ressortent de l’analyse sont discutés. Des retombées pour la pratique et la formation des professionnels font l’objet de la conclusion.

Penelopia Iancu, PhD, Professeure agrégée, École de travail social, Université de Moncton

Isabel Lanteigne, PhD, Professeure adjointe, École de travail social, Université de Moncton

Hélène Albert, PhD, Professeure agrégée, École de travail social, Université de Moncton

Elda Savoie, PhD, Professeure adjointe, École de travail social, Université de Moncton

Exploring emotion work from the narratives of fathers of children with a neurodisability

Although parenting a child with a neurodisability (i.e., autism, cerebral palsy, or epilepsy) can be a life-altering experience, fathers have been generally underrepresented in research on parenting and their unique experiences underexplored. The aim of this study was to explore feelings, emotions and their management through a secondary analysis of data from an Interpretive Phenomenological Analysis study involving eleven Canadian fathers.

Aline Bogossian, M.S.W., Ph.D., Assistant Professor, École de travail social, Université de Montréal

Des postures affectées dans la recherche et l’intervention auprès des personnes faisant l’objet de racisme : quelques réflexions sur l’engagement et le fait d’être concerné.e personnellement 

Dans cet article, à travers nos objets d’engagement respectifs, nous ferons part d’expériences personnelles – notamment sur le fait de travailler avec ces populations avec lesquelles nous avons une proximité liée à l’oppression, ainsi que sur la façon dont cette proximité vient réactualiser un héritage et des formes d’exclusion vécues et révéler de nouvelles interrogations sur notre posture affectée – afin de proposer des pistes de réflexion.

Sophie Hamisultane, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Edward Ou Jin Lee, Ph.D., Professeur, École de travail social, Université de Montréal

Josiane Le Gall, Ph.D., Professeure associée, Département d’anthropologie, Université de Montréal

André Ho, M.A. travail social, Centre LGBTQ+ de Montréal

Charlène Lusikila, T.S., Étudiante à la maîtrise en travail social, École de travail social, Université de Montréal 

Relationship-building in recovery-oriented mental health practice: valuing the role of emotions

Despite increased interest in relationships and emotions in social work, not enough is known about the role of emotions in recovery-oriented mental health care settings. Reflecting on my graduate research, I explore the inconsistent understandings and comfort levels with emotions in mental health social work practice. I make connections with findings which show that uneven attempts at relationship-building lead to missed opportunities for connection, understanding, and supporting recovery. I discuss the tensions faced by mental health practitioners implementing recovery-oriented interventions within a new public management and risk reduction paradigm of care and the ways that attending to emotions might help critique or dismantle the status quo. These reflections suggest pathways to resist these tensions through realizing the potential of emotions as a source of knowledge in constructing recovery-oriented mental health care interventions.

Emmanuelle Khoury, S.W., Ph.D., Professor, School of Social Work, Université de Montréal

Réformes successives du système de santé et services sociaux au Québec et effets délétères de la pandémie : enjeux du travail émotionnel et de care pour les travailleuses sociales

Cet article discute des conséquences des réformes dans le RSSS, animées par la rationalité managériale de la performance, sur le travail émotionnel et de care accompli au quotidien par les travailleuses sociales. Pour ce faire, il prendra appui sur les travaux de Bourque et Grenier concernant les réformes libérales, ainsi que sur une récente recherche, réalisée durant la troisième vague de la pandémie, qui s’est intéressée, entre autres, à ses impacts sur les intervenantes sociales.

Josée Grenier, T.S., Ph.D., Professeure, Département de travail social, Université du Québec en Outaouais, Campus St-Jérôme

Mélanie Bourque, Ph.D., Professeure, Département de travail social, Université du Québec en Outaouais, Campus St-Jérôme

Isabelle Marchand, Ph.D., Professeure, Département de travail social, Université du Québec en Outaouais, Campus St-Jérôme

Maxime-Florence Monette Drévillon, T.S., Coordonnatrice de stage/Module du travail social, Université du Québec en Outaouais, Campus de Saint-Jérôme

Ariane Sisavath, T.S., Étudiante à la maîtrise en travail social UQO, Université du Québec en Outaouais, Campus de Saint-Jérôme

Olivier Laau-Laurin, T.S., Étudiant à la maîtrise en travail social UQO, Université du Québec en Outaouais, Campus de Saint-Jérôme

Mylène Barbe, T.S., Chargée de cours, Étudiante au doctorat en travail social, Université de Montréal

Émotions et intervention sociale : naviguer entre valeurs, éthique et techno-bureaucratie

Notre article soulève diverses questions : comment la capacité d’agir des intervenants sociaux est-elle influencée par la difficulté de la prise en compte des émotions? Sommes-nous face à un possible changement de paradigme où la techno-bureaucratie, comme champ d’application des décisions politiques, est arrivée à l’une de ses limites dans le champ de l’intervention sociale? À partir d’exemples de pratiques de trois enquêtes menées par les autrices où la question des émotions s’est avérée centrale dans les interventions, mais n’a pu être prise en compte, nous verrons comment les émotions dans les interventions sociales se butent aux normes professionnelles et managériales.

Carolyne Grimard, Ph.D., Professeure adjointe, École de travail social, Université de Montréal

Judith Sigouin, Étudiante au doctorat, École de travail social, Université de Montréal

Sophie Hamisultane, Ph.D., Professeure adjointe, École de travail social, Université de Montréal

Sue-Ann MacDonald, Ph.D., Professeure agrégée, École de travail social, Université de Montréal

Teaching social work in an era of New Public Management: Encouraging emotion, critical reflection, and collectivity as tools of resistance

Based on data drawn from collaborative autoethnographic conversations between two social work educators, this article responds to a sense of disillusionment, anxiety and powerlessness associated with entering today’s field of practice, as witnessed in their classrooms. Located at the intersection of two areas of scholarship – one stressing the importance of accompanying students in developing abilities to attend to emotion in social work practice with vulnerable, marginalised populations and, the other, identifying social work education as a potential site of resistance against the devaluing of social work evident in systems influenced by prevailing neoliberal attitudes – this article proposes considering emotion in the classroom as a means of confronting students’ (and educators’) feelings of disenchantment and powerlessness and inspiring hope for the (re)establishment of social work values in contemporary practice.

Rosemary R. Carlton, Ph.D., Professor, École de travail social, Université de Montréal

Sue-Ann MacDonald, Ph.D., Professor, École de travail social, Université de Montréal

Le Code de déontologie des membres de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec face aux enjeux professionnels au travail

L’exercice de la profession de travailleur social, en plus d’être balisé par les attentes du public et les règles contenues dans un code de déontologie, est soumis au pouvoir de contrôle et de direction des employeurs par le contrat de travail. En tenant compte de la jurisprudence qui précise les effets de la superposition des qualités du statut de professionnelle et de salariée au Québec, nous présenterons des repères juridiques et déontiques capables de nous aider à interpréter les règles statutaires, mais aussi les obligations contractuelles envers l’employeur.

Stéphane Richard, T.S., Ph.D., Professeur, École de service social, Université Laurentienne

Richard Silver, T.S., avocat à la retraite, ancien conseiller juridique de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec

L’approche du service social en don vivant de rein au Québec

Le but de ce récit de pratique est de mettre en lumière l’implication de la travailleuse sociale dans la trajectoire de soins en don vivant de rein. Il sera donc question, d’abord, de présenter les démarches d’intervention mises en œuvre auprès du receveur potentiel et de ses proches. Par la suite, les effets psychosociaux ainsi que l’évaluation du fonctionnement social spécifique au donneur vivant de rein seront présentés.

Amélie Lapointe, T.S., M.Sc., Service social, CHUM

PISTE DE LECTURE | Living a feminist life | Sara Ahmed

Cet ouvrage se démarque par sa capacité à porter l’analyse sur plusieurs plans, allant de l’affect aux structures sociales, de l’expérience d’être sujet féministe au féminisme lui-même. Simultanément, Sara Ahmed fait émerger de son livre des éléments théoriques pour comprendre ce qu’est le féminisme. Cet exercice périlleux s’incarne dans les questions suivantes : qu’est-ce qu’être une féministe? Et qu’est-ce que cela nous dit sur le féminisme?

Résumé et commenté par Catherine Chesnay, Professeure, École de travail social, UQÀM