Numéro 154

Ce que font faire (ou ne pas faire) les émotions chez les intervenantes : le cas du soutien à domicile

RÉSUMÉ :

Cet article propose d’éclairer la part émotive de la pratique du travail social dans le domaine du soutien à domicile (SAD). Comme point de départ, nous suggérons une incursion, sous la forme de portraits, dans le travail quotidien de deux intervenantes sociales qui œuvrent respectivement dans un programme de SAD du milieu institutionnel et un regroupement d’organismes communautaires. L’article met en exergue les émotions vécues par les intervenantes, leur portée sur leur vie professionnelle, mais aussi personnelle, ainsi que les stratégies d’intervention qui seront – ou ne seront pas – déployées auprès des personnes usagères et des groupes représentés. Si un engagement émotionnel se dessine, tant dans l’intervention individuelle que collective, celui-ci s’accompagne également d’une fatigue de compassion et d’un manque de reconnaissance du travail accompli. Dans ce contexte, l’article souligne l’importance des collectifs de travail ainsi que du soutien des institutions concernées.

MOTS-CLÉS :

Travail émotionnel, soutien à domicile, travail social, reconnaissance 

ABSTRACT:

This article proposes to shed light on the emotional aspect of social work practice in the field of homecare services (HS). As a starting point, we suggest an incursion, presented in the form of portraits, into the daily work of two social workers active in an institutional HS program and a community organization respectively. This article highlights the emotions experienced by social workers, their impact on their professional and personal lives, as well as the intervention strategies that will or will not be deployed with the individuals and groups represented. If an emotional commitment emerges, both in individual and collective intervention, it also comes with compassion fatigue and a lack of recognition of the work being accomplished. In this context, this article underlines the importance of work collectives as well as the support of the institutions concerned.

KEYWORDS:

Emotional labor, social work, recognition, homecare services