Numéro 155

Le travail social transnational, décolonial et antiraciste : des pistes pour un renouvellement des pratiques d’intervention, de recherche et d’enseignement

Présentation

Dans le cadre de ce numéro thématique, nous présentons des textes qui explorent la question suivante : à quoi pourrait ressembler un travail social transnational, décolonial et antiraciste?

Roxane Caron, Professeure agrégée, École de travail social, Université de Montréal

Edward Ou Jin Lee, Professeur agrégé, École de travail social, Université de Montréal 

Myriam Richard, Candidate au doctorat en travail social, Université de Montréal

Élargir notre horizon en travail social : saisir l’expérience de personnes réfugiées à travers une perspective transnationale et intersectionnelle

Cet article vise à contribuer au développement d’une perspective transnationale et intersectionnelle en travail social afin d’élargir notre compréhension des parcours de personnes réfugiées. Un tel exercice est réalisé à partir d’un retour critique sur des recherches que les autrices ont menées depuis 2016 auprès de personnes réfugiées de Syrie.

Roxane Caron, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Lourdes Rodriguez del Barrio, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Marie-Jeanne Blain, Ph.D., Professeure, Département d’anthropologie, Université de Montréal

Myriam Richard, Doctorante, École de travail social, Université de Montréal

Racisme et femmes descendantes de migrants asiatiques : décoloniser les savoirs sur l’interculturalité en travail social au Québec

Le présent article se base sur des consultations que nous avons effectuées auprès de six femmes d’origine vietnamienne et chinoise d’un groupe qui s’est créé sur les réseaux sociaux durant la pandémie à Montréal/Tiohtià:ke. Nous avons voulu explorer dans une recherche préliminaire les incidences d’un racisme à la fois historique et contemporain sur la vie des PDM asiatiques dans une société occidentale issue du colonialisme d’occupation (qui s’est donc construite sur la migration) et qui met aujourd’hui en avant la pluriculturalité et la diversité, comme celle du Québec.

Sophie Hamisultane, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Edward Ou Jin Lee, Ph.D., Professeur, École de travail social, Université de Montréal

Josiane Le Gall, Ph.D., Professeure, Département d’anthropologie, Université de Montréal

André Ho, Ms.s., Centre LGBTQ+ de Montréal

Charlène Lusikila, T.S., Étudiante à la maîtrise, École de travail social, Université de Montréal

Travail social et développement international : réflexions autour d’une convergence disciplinaire

Cet article examine les liens entre le développement international (DI) et le travail social (TS) dans une perspective interdisciplinaire. Nous évaluons le degré de rapprochement du DI et du TS en pratique, dans l’enseignement et dans la recherche grâce au concept de convergence disciplinaire à quatre dimensions : les problèmes, les paradigmes, les personnes et les produits ou solutions.

Morgane Rosier, Candidate au doctorat en développement international, École de développement international et mondialisation, Université d’Ottawa

Jody-Ann Anderson, Candidate au doctorat en développement international, École de développement international et mondialisation, Université d’Ottawa

Clothilde Parent-Chartier, Candidate au doctorat en développement international, École de développement international et mondialisation, Université d’Ottawa

Au-delà de la question culturelle : pour une intervention conscientisée aux réalités sociohistoriques des populations Noires de Montréal

Les personnes Noires présentent des réalités identitaires complexes et intersectionnelles, influencées par les multiples aspects de leur positionnement social. Dans cet article, nous faisons dans un premier temps ressortir les expériences de racisme anti-Noir qui marquent l’histoire de Montréal, dans le but de cerner les nuances de leur racisation. Ensuite, en ayant recours à une autoethnographie collaborative, nous explorons les manières dont une approche antiraciste est mieux adaptée pour l’intervention auprès des communautés Noires de Montréal, le tout inspiré par nos savoirs expérientiels et réflexifs en tant que travailleur·euse·s sociaux·ales Noir·e·s.

Charlène Lusikila, T.S., Candidate à la maîtrise, École de travail social, Université de Montréal

Vincent Mousseau, T.S., Candidat à la maîtrise, École de travail social, Université de Montréal

Ashukana (créer des ponts) : récit d’un projet de décolonisation et de sécurisation culturelle en protection de la jeunesse mené par le Centre d’amitié autochtone du Lac-Saint-Jean

Sous la forme d’un récit de pratique, cet article résume un projet mené en 2020-2021 par le Centre d’amitié autochtone du Lac-Saint-Jean (CAALSJ), visant la décolonisation des interventions en protection de la jeunesse auprès des jeunes et des familles des Premières Nations vivant en milieu urbain. Il fait état des principaux faits saillants issus d’entretiens menés auprès des employés du CAALSJ (7), du CIUSSS de la région (16) et de familles d’accueil non autochtones hébergeant des enfants des Premières Nations (4). Il présente ensuite quelques retombées du projet se traduisant par des outils concrets visant à assurer une sécurisation culturelle au sein des services.

Lisa Ellington, T.S., Ph.D., Professeure adjointe, École de travail social et de criminologie, Université Laval

Sonia De Grand’Maison, T.S., membre de la nation Pekuakamiulnuatsh, Art-thérapeute et psychothérapeute

Changer notre façon de voir, de connaître et de critiquer à travers l’enseignement : un récit de pratique sur l’utilisation de l’approche décoloniale dans la formation en travail social

La formation en travail social fait une place grandissante aux savoirs autochtones et aux réalités qui les concernent, dans un effort de réparation des oppressions exercées par la profession dans le passé. Cet article présente une application de l’approche décoloniale dans la planification et la réalisation d’un cours d’intervention sur la défense de droits en contexte autochtone. Dans un récit de pratique, les membres de l’équipe – professeur-e-s, étudiante et praticienne-entraîneure – croisent leur regard pour faire ressortir les modalités pédagogiques, les stratégies et les retombées sur le plan de l’éthique, de la positionnalité et de la réflexivité en travail social.

Philippe Roy, Ph.D., Professeur, École de travail social, Université de Sherbrooke

Annie Lambert, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Sherbrooke

Julie Noel, Professeure, Ph.D., École de travail social, Université de Sherbrooke

Vicky Boldo, Conseillère spéciale, soutien aux étudiants autochtones, Université Bishop

Maëlle Normandin, Étudiante au baccalauréat, École de travail social, Université de Sherbrooke

La recherche-action participative comme soutien à l’autodétermination au Nunavik : regards sur les processus, implications et défis

Les écrits sur les recherches participatives nous offrent des pistes quant aux principes et aux réflexions éthiques qui peuvent guider nos actions. À travers nos partenariats, nous avons ressenti le besoin de partager notre expérience afin de contribuer aux savoirs quant aux spécificités des pratiques dites de recherche-action participative. Dans cet article, nous nous penchons sur l’implication des acteurs, les processus privilégiés, les principes essentiels ainsi que les défis rencontrés au fil des années. Cet article permet d’éclairer davantage l’articulation de la recherche-action participative en contexte autochtone.

Dominique Gaulin, T.S., Candidate au doctorat, École de travail social, Université de Montréal

Marie-Hélène Gagnon-Dion , Candidate au doctorat, École de travail social, Université de Montréal

Léa Plourde-Léveillé, Candidate au doctorat, Département de psychologie, Université du Québec à Montréal

Sarah Fraser, Ph.D., Professeure, École de psychoéducation, Université de Montréal

There is always a story to tell : récit de pratique d’intervention sociale en contexte de guérison traditionnelle crie

Les traumas intergénérationnels comme conséquence du colonialisme canadien sont maintenant un enjeu psychosocial reconnu auprès des Premières Nations du Canada. Ce phénomène laisse place à une redéfinition du rôle des services psychosociaux dans les différentes communautés autochtones du pays. Dans cette perspective, ce récit de pratique présente une expérience d’intervention sociale innovante en deux temps (septembre et novembre 2020) avec les membres de la communauté crie de Nemaska en Eeyou Estchee. Au travers des différentes activités traditionnelles (canot, cercle de partage et tente de sudation) chapeautées par l’équipe psychosociale locale, le partage émotionnel est utilisé comme outil de guérison.

Jeanne Boulva-Bélanger, T.S., Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie James

Sharon Blackned, Community worker, Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie James

Rosalynn Rabbitskin, Community worker, Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie James

Quelle place pour le discours critique de la race dans le travail social antiraciste et décolonial?

Cet article analyse la place de la race dans les discours en travail social. Une recension critique de la littérature démontre que les enjeux raciaux sont abordés à travers quatre tendances : l’interculturalisme, l’analyse des inégalités, les pratiques d’intervention antiracistes et, enfin, l’intersectionnalité et l’anti-oppression. Néanmoins, ces tendances n’ont pas su faire de la race un objet d’analyse critique pour le travail social. Faisant usage des théories discursives de Foucault, cet article soutient que la théorie critique de la race (Critical Race Theory) peut apporter plusieurs pistes de réflexion pour s’engager dans un travail social antiraciste et décolonial.

Caroline Keisha Foray, Candidate à la maîtrise, École de travail social, Université du Québec à Montréal

Table ronde multidisciplinaire : regards croisés sur les approches critiques transnationales en travail social

Cette table ronde se penche sur le phénomène du transnationalisme, qui a fait l’objet d’un intérêt important depuis les années 1990 dans diverses disciplines des sciences sociales. Bien qu’il ne constitue plus une nouveauté, le champ des études transnationales est en évolution constante, ce qui nécessite que l’on continue à s’y intéresser et que l’on tente d’en saisir les contours fluides et changeants. De plus, il appert que les connaissances qui ont été produites en abondance depuis les années 1990 ont été moins mobilisées en travail social, et ce, même si les travailleuses sociales partout sur la planète sont de plus en plus confrontées aux réalités de la globalisation et du transnationalisme au quotidien .

Myriam Richard, Doctorante, École de travail social, Université de Montréal

Roxane Caron, Ph.D., Professeure, École de travail social, Université de Montréal

Ahmed Hamila, Ph.D, Professeur, Département de sociologie, Université de Montréal

Natalie Kouri-Towe, Ph.D, Professeure, Institut Simone de Beauvoir, Université Concordia

Josiane Le Gall, Ph.D, Professeure, Département d’anthropologie, Universiré de Montréal

Gada Mahrouse, Ph.D, Professeure, Institut Simonde de Beauvoir, Université Concordia

Claudio Bolzman, Ph.D., Professeur, Haute École de travail social de Genève, HES-SO

Edward Ou Jin Lee, Ph.D., Professeur, École de travail social, Université de Montréal

Les pratiques centrées sur la nature et l’aventure et le travail social : perspectives disciplinaires et théoriques

Au cours des vingt dernières années, les travaux portant sur la nature et l’aventure ont connu un essor important, et ce, dans différents champs disciplinaires. Des effets sont démontrés sur la santé, qui se manifestent grâce à différentes pratiques centrées sur la nature et l’aventure (PCNA). Dans le but de circonscrire leur place dans l’univers psychosocial, cet article met en relief les bases théoriques sur lesquelles elles s’appuient ainsi que les effets répertoriés.

Virginie Gargano, Ph.D., Professeure, École de travail social et de criminologie, Université Laval

Séparés, mais toujours connectés? Exploration des usages des technologies de l’information et de la communication entre parents et enfants de familles séparées

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont pris de l’ampleur depuis les dernières années. En contexte de séparation parentale, ces technologies représentent des moyens privilégiés pour que les coparents communiquent entre eux pour l’organisation de la vie familiale en garde partagée, mais aussi pour que les parents gardent contact avec leurs enfants et maintiennent une relation avec eux malgré leur absence. Cet article propose une recension des écrits s’intéressant à l’utilisation des TIC pour communiquer en contexte de séparation parentale.

Claudia Turcotte, M. Trav. soc., École de travail social et de criminologie, Université Laval

Jeanne Guillemette, T.S., M. Trav. soc., École de travail social et de criminologie, Université Laval

Kévin Lavoie, Ph.D., Professeur, École de travail social et de criminologie, Université Laval

Les hommes travailleurs fly-in fly-out en contexte minier : réflexions pour la pratique des travailleurs sociaux

Les conditions de vie qu’entraine l’utilisation de la pratique de navettage aérien (fly-in fly-out ou FIFO) au sein du secteur minier exposent les travailleurs, majoritairement des hommes, à de nombreux défis affectant différentes sphères de leur vie. Cependant, les réalités vécues par ces professionnels sont peu connues. Cette recherche documentaire vise donc à exposer l’état actuel des connaissances concernant les effets que peut avoir le système de navettage aérien sur les hommes travaillant dans le domaine minier.

Christel Brouillette, T.S., Assistante de recherche et étudiante à la maitrise recherche en sciences de la santé, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Gabriel Gingras-Lacroix, M.Sc., Assistant de recherche et étudiant au doctorat, recherche en sciences de la santé, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Oscar Labra, Ph.D., Professeur titulaire, Unité d’enseignement et de recherche en sciences du développement humain et social, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Tommy Cousineau, Directeur général du groupe IMAGE de l’Abitibi-Témiscamingue

Martine Roch, T.S., Organisatrice communautaire au Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue

PISTE DE LECTURE | Rencontres radicales : pour des dialogues féministes décoloniaux | Manal Altamimi, Tal Dor et Nacira Guénif-Souilamas

Cet ouvrage collectif donne une voix à des militant.e.s et des théories, lesquels engagent ensemble un dialogue décolonial qui explore un répertoire de pratiques, d’outils et de réflexions aux croisements des études féministes, de la pédagogie critique, des savoirs situés sur la race et le pouvoir, des études postcoloniales et des épistémologies des « Suds ».

Résumé et commenté par Mireille Malaket, Baccalauréat en géographie environnementale, Diplôme d’études supérieures spécialisées en travail social, Candidate à la maîtrise, École de travail social, Université de Montréal

PISTE DE LECTURE | Penser l’engagement des jeunes « en difficulté » : leurs expériences à partir des milieux de vie | Elisabeth Greissler, Isabelle Lacroix et Isabelle Morissette

Cet ouvrage a pour objectif de mieux saisir comment les jeunes dits « en difficulté » définissent leur engagement et le vivent à travers leurs milieux de vie. Comme le mentionnent les auteures, il y a peu de travaux dans la littérature scientifique traitant de l’engagement citoyen des jeunes en difficulté. En effet, la majorité des écrits couvre davantage la non-participation de ces jeunes ou l’incertitude face à un possible engagement de ces derniers. Il est alors complexe, notamment pour les praticiens et les différents intervenants dans la vie de ces jeunes, de saisir la portée des interventions sociales sur le développement de leur citoyenneté et de leur engagement social.

Résumé et commenté par Pascal Jobin, Chargé de projets clinico-scientifiques, Centre d’expertise de l’IUJD, Direction de l’enseignement universitaire et de la recherche, CIUSSS du Centre-Sud de l’Île-de-Montréal