RÉSUMÉ :
Les traumas intergénérationnels comme conséquence du colonialisme canadien sont maintenant un enjeu psychosocial reconnu auprès des Premières Nations du Canada. Ce phénomène laisse place à une redéfinition du rôle des services psychosociaux dans les différentes communautés autochtones du pays. Dans cette perspective, ce récit de pratique présente une expérience d’intervention sociale innovante en deux temps (septembre et novembre 2020) avec les membres de la communauté crie de Nemaska en Eeyou Estchee. Au travers des différentes activités traditionnelles (canot, cercle de partage et tente de sudation) chapeautées par l’équipe psychosociale locale, le partage émotionnel est utilisé comme outil de guérison. Les différentes activités de partage émotionnel permettent aux participants de se conscientiser face aux impacts psychologiques de la colonisation, mais également de se réapproprier leur histoire et d’en faire un moteur d’action concret pour briser la chaîne de transmission des traumas intergénérationnels.
MOTS-CLÉS :
Colonialisme, autochtones, traumas intergénérationnels, intervention sociale
ABSTRACT:
Intergenerational traumas resulting from Canadian colonialism are now a recognized psychological issue among Canada’s First Nations. This phenomenon is giving way to a redefinition of the role of psychosocial services in the country’s various Indigenous communities. This is the perspective from which this practice narrative presents an innovative social intervention experience carried out in two phases (September and November 2020) with members of the Cree community of Nemaska in Eeyou Estchee. In different traditional activities (canoe, sharing circles, sweat lodge) led by the local psychosocial team, emotional sharing was used as a tool for healing. The different emotional sharing activities helped participants to not only become aware of the psychological impacts of colonisation but to reappropriate their history and use it to drive concrete action to break the chain of transmission of intergenerational trauma.
KEYWORDS:
Colonialism, Indigenous, intergenerational trauma, social intervention