Numéro 158

Transformer les réalités vécues en savoirs à partager : quand les usagers-entraineurs deviennent acteurs de la formation en travail social

RÉSUMÉ :

Depuis plusieurs années, la pédagogie universitaire en travail social s’ouvre à l’implication des usagers et au recours à leurs savoirs expérientiels, laissant place à des pédagogies qui favorisent le croisement des savoirs. Depuis 2015, l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke déploie différents projets à ce niveau s’appuyant sur le concept de réduction de la distance qui promeut des relations égalitaires et la reconnaissance des savoirs de chacun. Notre article s’inscrit comme un récit de pratique appuyé sur les réflexions et les analyses des différents acteurs impliqués et illustré par les propos des personnes usagères participantes. Il permet d’exposer les principes et modalités de nos projets et leur valeur ajoutée dans la formation des étudiantes. Dans un contexte de mouvance et de questionnement du travail social, rendre compte de nos projets nous porte à soulever des pistes de réflexion permettant de défendre l’idée que la transformation des réalités vécues par les usagers en savoir à partager aux futures travailleuses sociales est un incontournable pour les formations universitaires actuelles. 

MOTS-CLÉS :

Formation universitaire, travail social, croisement des savoirs, réduction de la distance, savoirs expérientiels, usagers

ABSTRACT:

For several years, university teaching in social work has opened up to involving users and using their experiential knowledge, giving way to pedagogies that foster the merging of knowledge. Since 2015, the École de travail social de l’Université de Sherbrooke (School of Social Work at Sherbrooke University) has deployed various projects in this regard grounded in the gap-mending concept, which promotes equal relationships and the acknowledgement of each person’s knowledge. Our article serves as a practical account based on the thoughts and analyses of the various players involved and participants’ statements. It allows us to expose the principles and methods of our projects and to highlight its added value for student training. In a context of change and inquiry in the area of social work, exposing our projects give us new avenues of thinking to defend the idea that transforming users’ realities into knowledge to be shared with future social workers is essential for current university social work training .

KEYWORDS:

Higher education, social work, merging of knowledge, gap-mending, experiential knowledge, users