RÉSUMÉ :
Confronté à de nouveaux problèmes socioécologiques d’envergure qui touchent toutes les sphères de l’intervention, le travail social est appelé à renouveler son cursus académique. Ce récit de pratique vise à contribuer à la réflexion, déjà entamée, sur les types d’activités pédagogiques qui s’alignent sur les objectifs transformatifs du travail écosocial. L’article présente un document collectif rédigé par six personnes étudiantes de premier cycle en travail social dans le cadre d’un cours d’intégration des expériences de stage, interrompu par la pandémie de COVID-19. Il s’agit d’une activité pédagogique qui a été pensée lors de la reconfiguration des modalités de réussite du stage en raison du basculement des cours universitaires en ligne en mars 2020. Le but de cet exercice était d’offrir un espace de partage afin que les personnes étudiantes puissent extérioriser leurs inquiétudes du moment, mais aussi pour co-construire et renégocier les frontières du travail social au regard de la complexité des crises sanitaires et écologiques. S’appuyant sur le modèle conceptuel écosocial, l’article positionne l’action collective comme moyen de favoriser une prise de parole collective et inclusive des jeunes au sein des espaces académiques. La méthodologie utilisée pour créer et diffuser le document collectif est développée et appuyée par des extraits du document final. Les retombées seront ensuite discutées selon les points de vue des personnes étudiantes et de la professeure. Ces regards croisés permettront d’identifier des pistes d’action pour la pédagogie écosociale, tout en posant la prémisse qu’un tournant expérientiel et collectif s’avère nécessaire pour développer des pratiques porteuses d’espoir et de transformation socioécologique.
MOTS-CLÉS :
Formation pratique, travail social, travail écosocial, transition sociale-écologique, action collective, pédagogie expérientielle, pouvoir d’agir, changement social
ABSTRACT:
Confronted with major socio-ecological issues affecting all levels of practice, social work must consider revamping its academic curriculum. This article aims to contribute to the debate on the types of pedagogical activities that resonate with the transformative objectives of eco-social work. This practice-based paper presents a collective document co-authored by six social work students as part of a field practicum course, which was interrupted by the global COVID-19 pandemic. This pedagogical activity was designed in response to the unexpected change in course terms and conditions to take account of the switch to online university courses in March 2020. The purpose of the activity was to offer a space for students to voice their concerns and to negotiate new boundaries for social work in light of the complex health and ecological crises. On the basis of the eco-social conceptual model, this article positions collective action as a means for promoting a collective, youth-inclusive approach to decision-making in academic spaces. The methodology used for creating and disseminating the knowledge in the collective document was developed and supported using excerpts from the final document. The implications of the pedagogical activity are discussed from the complementary viewpoints of the students and the professor. These different perspectives help identify academic courses of action for eco-social work and call for a collective and experiential pedagogical turn to foster hope and innovation in eco-social work education.
KEYWORDS:
Experiential learning, social work, ecosocial work, social-ecological transition, collective action, collective document, agency, social change